Lorsqu’on parle de l’art et des autres activités d’André van Lier, comme la création de meubles, il évoque le Bauhaus allemand (1920-1933), qui visait à briser les anciennes distinctions entre les formes d’art, les arts appliqués et l’architecture. Les étudiants devaient apprendre à travailler divers matériaux, dont l’acier, le verre et les textiles. Le Bauhaus était une idée, une utopie, qui a contribué à remettre en cause la distinction entre ce que l’on appelle le « grand art » (les arts visuels) et le « petit art » (les arts appliqués).
Pour l’artiste André van Lier, la forme, et la forme géométrique en particulier, est le point de départ de son œuvre. Il s’agit d’un art concret, un art qui ne se réfère à aucune forme de réalité. Les formes mathématiques telles que les triangles, les carrés, les rectangles, les cercles et les ellipses y jouent un rôle essentiel. Son travail actuel s’articule autour de l’ellipse. (…) La couleur joue un rôle secondaire, mais elle ajoute une tension à l’œuvre. Il utilise des non-couleurs comme le noir et blanc et des couleurs mélangées, et s’efforce d’éviter autant que possible les couleurs primaires, qui ont joué un rôle si important chez les premiers représentants de l’art concret. Les ellipses peuvent être accrochées au mur, et la lumière crée divers effets. (…)
Pour en revenir au Bauhaus, il convient de noter qu’André van Lier peut être considéré comme un représentant de ce concept. Il s’exprime comme artiste et designer. Il le fait en collaboration avec d’autres, notamment au sein du studio DAVL qu’il a fondé à La Haye. Le studio y conçoit des meubles, et travaille également sur l’architecture, où les formes géométriques sont également utilisées. 

Willem Heij, février 2005

André van Lier est un représentant du mouvement de l’art concret. Artiste, designer et architecte, il associe ces trois disciplines dans son œuvre.
L’art concret est en quelque sorte « l’art de la réduction » et, dans toutes ses œuvres, on peut observer la volonté d’André van Lier d’atteindre une tension maximale par une intervention minimale. Si son travail s’inscrit dans l’approche quasi mathématique de l’art concret, les figures qui en résultent témoignent toutes d’une certaine liberté formelle. Après avoir interprété le cercle et le carré, il explore en 1995 les possibilités offertes par la forme de l’ellipse. Le contour et les axes de cette figure sont adaptés de manière répétitive et rythmique selon les principes rigoureux de l’art constructif, tandis que les formes rondes et les couleurs monochromes apportent émotion et vivacité. Ces œuvres transcendent la surface plane et leur propre cadre. Les formes tridimensionnelles font de la lumière et de l’ombre une partie intégrante de l’œuvre, donnant parfois l’impression qu’une partie inexistante de l’objet est présente à l’intérieur du mur. Les œuvres sont réalisées en acier CORTEN, plaques métalliques, Dibond, carton, MDF et contreplaqué. Avec ces œuvres, André van Lier démontre à quel point son savoir-faire et le mouvement de l’art concret sont en constante évolution.
André van Lier travaille avec des formes elliptiques depuis 1993. Le choix de cette forme n’était pas évident : l’ellipse était et reste peu présente dans l’art contemporain. C’est une forme « douce » à double courbure, sans être brutale.

Mariëtte Utermark