Né en 1971, Damien Bénéteau vit à Ivry-sur-Seine. Diplômé d’un BTS en photographie en 1993, il s’est d’abord tourné vers la photographie d’architecture, puis vers la mode. Il a participé à plusieurs expositions en France et à l’étranger.
Depuis 2012, Damien Bénéteau transpose le processus de captation de la lumière dans le champ sculptural. Puisant ses références dans la sculpture minimale, l’Op Art et le néo-opticisme, il en retient l’esthétique géométrique, la sobriété et l’apparente simplicité. Ses mobiles monochromes affichent ainsi une neutralité assumée, une certaine froideur mécanique. Le mouvement cyclique qui les anime engendre de véritables événements visuels, aux nuances infinies. La répétition hypnotique et le jeu continu du dévoilé-revoilé placent le spectateur dans un état contemplatif, propice à une méditation sur le temps.

À PROPOS DE DAMIEN BÉNÉTEAU

Formé à la photographie, Damien Bénéteau transpose le processus de captation de la lumière dans la sculpture. Dans ses œuvres, la juxtaposition des objets, du mouvement et de la lumière permet de produire deux types de sculpture : l’une modelant le champ visuel, l’autre la matière elle-même. S’inspirant de la sculpture minimale, de l’Op Art et du néo-opticisme, il emprunte à ces courants leur esthétique géométrique, leur sobriété et leur apparente simplicité. Ses mobiles monochromes affichent une neutralité volontaire et une froideur mécanique, compensées par la profondeur étrange de leurs surfaces et l’élégance de leurs structures. Le mouvement oscillant, pendulaire ou cyclique de ces pièces, combiné à des assemblages internes de LED, transforme ces sculptures — hermétiquement noires — en véritables événements visuels aux nuances infinies.

Cherchant des effets visuels plutôt que des illusions, Damien Bénéteau forge un vocabulaire sculptural propre, fait d’interstices, d’ombres, d’ellipses et de halos, qui métamorphosent le regard du spectateur. Sculpter la lumière lui permet de révéler les zones cachées d’un espace, d’inverser les contrastes pour faire émerger de nouvelles formes, d’ajouter des teintes et des dégradés de couleurs, ou de redéfinir les reliefs et les profondeurs. La surface sombre, mate et noire entre en tension avec l’intensité lumineuse des LED blanches, produisant des effets de persistance rétinienne et d’auras lumineuses. Damien Bénéteau accomplit ainsi une double opération : révéler et fixer ces impressions intangibles qui déterminent en grande partie la visibilité d’un objet.

La répétition hypnotique et le jeu continu du « révélé puis caché » bercent le spectateur dans un état de contemplation, l’invitant à méditer sur la notion de temps. En mimant des objets magiques tels que les astres, les pendules ou les métronomes, ses mobiles en mouvement perpétuel orchestrent subtilement un passage du présent historique — suspendu lors de la rencontre avec l’œuvre — au présent de l’astronomie, évocateur du macrocosme. Les sculptures de Damien Bénéteau, empreintes de poésie et de réflexion, évoquent doucement l’irréversibilité du temps et la conscience de son éternel retour. L’artiste joue par ailleurs avec le double sens du mot « gravité » : loi physique et charge émotionnelle, élan de la nature et solennité imposée.

Florian Gaité, février 2015