Le travail artistique de Michel Tombroff peut être interprété comme une tentative de ressusciter le lien entre concept et subjectivité, lien qui a été négligé – voire oblitéré selon lui – depuis la rupture conceptuelle des années soixante.

En d’autres termes, il postule que la primauté du concept n’est pas incompatible avec l’esthétique, qu’il est possible de créer une œuvre purement conceptuelle qui laisse une large place à une expérience subjective. On peut interpréter sa pratique comme une double tentative de réconciliation du moderne et du postmoderne : en proposant des objets modernes lisibles dans un monde postmoderne, et vice-versa, en montrant comment des créations postmodernes peuvent tirer parti d’un héritage moderne.

Pour atteindre ces objectifs, il a recours aux mathématiques, à la logique et à la philosophie, en donnant forme à des idéalités telles que les nombres, la théorie des ensembles et l’infini, et en explorant la dialectique de l’idéalisme, du matérialisme et du réalisme. Il se confronte aux penseurs et artistes clés du XXe siècle, notamment des mathématiciens tels que Georg Cantor, Kurt Gödel et Paul Cohen, des philosophes tels que Martin Heidegger, Gilles Deleuze et Alain Badiou, et des artistes tels que Tony Smith, Robert Smithson et Carl André, figures clés des canons de la modernité et de l’avènement du tournant postmoderne.

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