Daniel LEVY

• 1971 : Naissance dans le Tarn
• 1980-85 : Etudes de dessin classique, 1986-87 Arts plastiques au lycée Daudet de Nîmes
• 1989 : Entre aux Beaux-Arts de Nîmes, en parallèle d’études de percussions au Conservatoire de Nîmes
• 1991 : S’installe à Paris afin de poursuivre des études de musique
• 1992 : Se consacre exclusivement à une carrière de musicien
• 2010 : Revient aux Arts plastiques. Recherche d’un nouveau médium, et choix du dessin aux feutres
• 2012 : Développe deux séries de dessins, les « Séquences » et les « Masses-Séquences »
• 2018 : Développe la série des « Masses »
• Vit entre Nîmes et Paris – Travaille à Nîmes

Le travail de Daniel Levy s’inscrit dans un espace construit par le vide ; un vide organisé par l’artiste dont le geste initial est toujours de mettre en réserve l’espace blanc autour des plages qu’il va marquer. La problématique de l’artiste engage les notions de présence et d’absence et leurs résonances réciproques.

Les Masses-Séquences sont des compositions qui s’élaborent lentement et posent les questions de couleurs et de formes dans leurs rapports à l’espace. Elles suscitent chez le spectateur un état contemplatif propice à la méditation.

Résultat d’un processus créatif long et minutieux, chaque dessin nécessite des centaines de passages de couleurs, des milliers de traits de feutres. Les couleurs sont soigneusement appliquées, juxtaposées puis superposées. Ce mode opératoire répétitif implique une grande concentration, un état particulier du corps et de l’esprit, un détachement du monde, une immersion à l’intérieur du travail. L’artiste sonde la vie de la couleur. Au fil des passages, il modifie ou non la teinte de son feutre, cette progressive transformation par recouvrement et réajustements est l’une des clefs du travail, qui met en jeu le temps et la mémoire au travers du geste et de la perception. La gestualité fait surgir par transparences, le fonds à la surface. Le sens vient de la profondeur de l’espace pictural et des qualités qu’il prend à travers la transe des gestes. Le peintre découvre parfois sur le dessus des teintes qui étaient appliquées trente couches au dessous. Plus mystérieusement encore, une couleur dorée apparaît en surface de l’alliance de deux feutres rouge et rose. L’œuvre devient le lieu d’un temps aboli, d’une étrange alchimie, un espace magique de sensibilité et de connaissance.

Les peintures, que sont les dessins de Daniel Levy, reflètent les pulsions de vie qui le traverse en même temps qu’elles parlent de la disparition : chaque couleur se vide et se noie dans la superposition et se sauve par la transparence de ces répétitions. A mesure de leur élaboration – de la matière et du temps dont elles se chargent – les œuvres deviennent plus denses, sculpturales ; les masses verticales se détachent du fond, prennent de l’autonomie par rapport au support. La vibration des couleurs et les effets d’optique qui en découlent accentuent ce phénomène, les masses évoluent en fonction de la lumière, elles peuvent donner l’illusion de flotter, d’onduler, de frissonner doucement dans l’espace. La question du corps est constamment sous- jacente : La texture de la matière est comme une pellicule iridescente se métamorphosant sous la lumière, elle donne l’idée d’une peau, surface sensible aux variations atmosphériques autant qu’aux émotions. Par l’intermédiaire de l’œuvre, Daniel Levy crée une conversation entre le monde extérieur et son monde intérieur, il entretient aussi un dialogue avec l’invisible. En effet, les Masses- Séquences fonctionnent comme une seule et même entité, la masse, divisée en deux séquences, partagées par un espace qui sépare les figures autant qu’il les relie. Ce lieu de l’entre-deux serait celui d’une absence, c’est à dire de l’infini d’une présence qui ne serait pas figurée mais qui se matérialiserait de la tension entre les deux blocs colorés. L’œil est tout particulièrement attiré et intrigué par une zone singulière, sur les bordures internes des masses, qui contraste avec la netteté des contours. Une zone claire fait la transition avec le blanc du papier; il semble que ces fines couches de pigments effilochés marquent le lieu d’une déchirure, ouvrent au spectateur un passage, entre l’absence d’image et le surgissement de toutes les images possibles.

Le résultat ne se dévoile qu’à l’instant où Daniel Levy ôte les scotchs de masquages ; moment de la révélation où les vibrations entre les couleurs, les interactions entre les formes et l’espace blanc produisent la plus grande force visuelle et permettent, au-delà de la perception, de proposer un ailleurs, un inconnaissable primitif, et de délivrer une émotion immédiate et universelle.

Martine Guillerm (2016) ©

Masse Séquence, 2023
Feutre sur papier
56 x 69 cm, avec cadre 59 x 72 cm
Pièce unique 

Masse Séquence, 2023
Feutre sur papier
56 x 69 cm, avec cadre 59 x 72 cm
Pièce unique 

Masse séquence - Daniel Lévy

Masse Séquence, 2023
Feutre sur papier
56 x 69 cm, avec cadre 59 x 72 cm
Pièce unique 

 

Dans l’atelier de Daniel Lévy
Un film de Gilles Thomat

2022 :
– Exposition Collective « Feu » – Galerie SEE – Paris
(Avec Quentin Guichard, Marion Flament, Marc-Antoine Decavele, David Ledoux, Vladimir Skoda)

– Exposition Collective « Degré de désordre Part II » – Galerie Jacques Lévy – Paris

(Avec Jean Brault, Pola Carmen, Philippe Compagnon, Hélène Durdilly, François Morellet)

2021 :
– Exposition Individuelle « Masses-Séquences » – Galerie Jacques Lévy – Paris

– Exposition Collective « Degré de désordre » – Galerie Jacques Lévy – Paris

(Avec Jean Brault, Philippe Compagnon, Jean Degottex, Hélène Durdilly, François Morellet, Vera Molnar)

2019 :
– Salon Galeriste – Galerie Faure Beaulieu – Paris
(Avec Frédéric Galliano, François Machado, Marie-Luce Nadal, Thomas Van-Reghem)

– Exposition Collective – Espace privé Faure Beaulieu – Paris

(Avec Daniel Buren, Michel Duport, Frédéric Galliano, François Machado, Thomas Van-Reghem)

2018 :
– Exposition Collective « Hors les murs »- Galerie From Point To Point-Espace Chouleur – Nîmes (Avec Hardouin-Monnier, Patrick Saytour, Claude Viallat, Kees Visser)

– Exposition Individuelle « Masses-Séquences » – Galerie From Point To Point – Nîmes – Exposition Collective – Galerie From Point To Point – Nîmes

(Avec Thomas Bernardet, Julien Buissou, Claude Caillol, Kees Visser)

2013 :
– Exposition Collective « Adresses en vue » – l’Appartement / Catherine Guilbot – Nîmes (Avec Abdelkader Benchamma, Seb Jarnot, Rieko Koga, Rémi Tamain)

Pour plus de renseignements :